Valée de Argeles Gazost vue de Hautacam |
Même en tant que cycliste aguerri et spectateur occasionnel du tour de France, je n'avais qu'une vague idée des cols et montées mythiques qui s'y trouvaient...En fait, le col du Tourmalet m'était connu, mais je croyais qu'il se situait dans les Alpes... :-) J'en ai sué un coup mais je suis maintenant plus familier avec la géographie française. :-)
Ce voyage de vélo en groupe semi-encadré (Septembre, 45 personnes, une semaine a Aspet et une a Argeles Gazost via Toulouse) s'est donc décidé à l'improviste moins de deux jours en Janvier après avoir reçu une invitation de Patrick, le cousin d'un ami. Ce type de décision ne cadre normalement pas avec mon processus décisionnel beaucoup plus cartésien...:-) Merci donc à mes résolutions de 2014 (''sortir de ma zone de confort'' et ''écouter ma petite voix'') et a Patrick pour ce voyage, qui m'a comblé et m'a permis de me dépasser.
Le ''vert''
Oui c'est un peu vert ''Québec'' les Pyrénées , mais c'est quand même beau en ti-père! :-)
Le dénivelé
Les Pyrénées sont effectivement moins hautes que les Alpes, mais elle offrent un paysage plus escarpé et bien assez de dénivelé pour essouffler les plus motivés. Mes 1000 km et 20 000 mètres (165 x Camilien Houde) de dénivelé en 14 jours (deux jours de repos complet) m'ont plus que rassasié, mais c'est peu comparé aux plus ''crinqués'' du groupe, qui n'ont pris aucune journée de congé et accumulés 1300-1400km et plus de 26000 mètres de dénivelé (trois fois l’Everest!!!). Je me félicite encore d'avoir installé un pédalier compact avant de partir (un indispensable pour ce genre de voyage)!!!
Les cols varie de 700m d'altitude et 300m de dénivelé (Ares) sur 6km à 1200-2000m et 800-1300m de dénivelé sur 10-20km (Menté, Soulor, Tourmalet, port de Bales, Hautacam) Le gradient des pentes est entre 5% et 8% de moyenne (avec des pointes a 10-13% pour certaine sections).
Monter sans s'affoler pour ne pas flancher
Ces deux semaines en montagne m'ont permis d'expérimenter une fois de plus un principe fondamental des activités cardio-vasculaires longue distance (pour le commun des mortels en tout les cas): On ne peut ''attaquer'' ou monter à plein régime jour après jour et espérer récupérer magiquement...
Dans le concret, ça signifie ne pas essayer de suivre les plus rapide (il y en avait BEAUCOUP!), mais y aller a son rythme, selon son énergie du moment, mais en pensant également au lendemain...et au surlendemain...J'ai donc monté la majorité des cols avec mon moniteur cardiaque pour m'assurer que mes sensations étaient alignées avec un effort qui peut se maintenir pendant des journées de 3-7 heures /60-145km/600-2800m. Ça signifie peu de passage au dessus de 140-145 battements par minute dans mon cas.
J'ai bien écrit ''la majorité des cols''...Car mon égo et mon désir de me dépasser a pris le dessus quelques fois (Ares, Hautacam, Tourmalet) et j'en ai payé le prix les jours suivants à chaque fois. En particulier un avant-midi (départ des sortie vers 8h30 AM...pas mon horaire habituel!) ou j'ai sérieusement pensé à marcher dans le Col du Portillon...Une chance que mes compagnons de sortie m'ont gentiment attendus et motivés jusqu'à la pause cola et café extra fort!! Merci pour votre patience Michel, Gabriel, Jean!!)
Impressionné par mes aînées
Parlant de mes compagnons de vélo, j'ai été plus impressionné par le niveau de forme (et de convivialité) du groupe en général, mais particulièrement de mes aînées...14 jours de vélo sans pause et plus de kilomètres et de dénivelé que moi a 60 ans? Des ascensions à des vitesses vertigineuses pour le groupe de 50+ ans? Nul besoin de dire que personne ne paraissait son âge!!! Et que dire de André-1 qui du haut de ses quasi 70 ans a fait tous les parcours, et ce en solo par grand bout? D’ailleurs, la plupart n'avaient pas lésiné sur la préparation au voyage, avec des impressionnant 5-8 milles kilomètres au compteur avant le voyage (j'étais dans les ''économes'' avec seulement 3 milles avant le départ).
Ne pas chuter...
45 personnes en vélo, c'est risqué, même si on roule en 4-5 sous-groupes sur des routes peu achalandées et en super bon état. La météo est normalement un facteur important à considérer en montagne, mais le groupe doit mener une bonne vie, car nous n'avons pas eu une journée de pluie ou de mauvais temps (froid, vents) de tout le voyage (25-26 ensoleillé tous les jours!!).
Les risques étaient donc limitées à un bris mécanique, un obstacle imprévu (animaux!?) sur la route et, le plus grand facteur, notre niveau de prudence collective/individuelle ainsi que le paysage (rien de ''pire'' en descente...Vaut mieux prendre des pauses pour savourer!)
Malgré quelques bris mécanique (3-4 rayons cassés, câble de dérailleur brisé sur mon vélo..Merci cycle Paulignan de Saint-Gauden!), les pépins n'ont pas eu de conséquence autre que d'avoir à demander de l'aide aux très aimables automobilistes Français (dont celui qui a transporté un cycliste sur 80km gratuitement!).
Il y a quand même eu deux chutes individuelles, dont une en descente qui a laisser peu de trace, mais aurait pu avoir des conséquences plus graves si Gabriel n'avait pas eu la vitesse d'esprit de ''décliper'' ses pédales et de se jeter par terre avant le tournant qui donnait sur un bon précipice. L'autre chute a été le résultat d'un obstacle sur une piste cyclable et de mauvaise communication dans le peloton..Résultat: Un casque fracturé et un genou en mauvais état qui a fait perdre les deux derniers jours du Voyage a André-2.
Je n'avais aucun objectif de performance ou d'entrainement pour ce voyage qui avait lieu deux semaines après mon premier demi-Ironman. J'étais plus en mode repos et mon but était de voir le plus de paysages en souffrant le moins possible! :-) Une de mes craintes était l'effet de l'altitude, car ma seule marche en montagne a plus de 2200 mètres s'est soldé par un mal de tête sérieux. J'ai bien senti que j'avais le souffle court malgré une fréquence cardiaque assez basse à plusieurs reprises, mais nous ne sommes jamais restés au dessus de 2000 mètres bien longtemps, donc aucun mal de tête a rapporter!
Il semble que deux semaines en montagne à travailler fort en altitude donne des résultats, peu importe le but initial...J'ai donc eu une belle surprise une semaine après mon retour lors d'une compétition de 10km de course à pied en établissant une nouvelle marque personnelle et ce malgré que je n'avais couru que 3 fois dans les 5 dernières semaines...Merci aux globules rouges des montagnes et aux 8 livres de perdu même en mangeant des portions doubles aux repas!!! :-) :-)
D'ailleurs, quelques membres du groupe avaient planifié faire la Cyclosportive de la Mauricie (la plus difficile au Québec - 105km, 2000m dénivelé) et leur résultats ont été exceptionnels (1er groupe âge, 2ième groupe âge, 18ième classement général sur 1600 cycliste!). Je comprend pourquoi je n'arrivais pas a en suivre plusieurs!! :-)
Nouvelle destination préférée?
Bien que j'ai adoré mon voyage, Majorque vient encore au premier rang de mes destinations vélo. Certes les cols sont plus difficiles et en plus grand nombre dans le Pyrénées (et les villages sont plus plus ''authentiques''), mais le contraste Montagne-plage, la variété des activités possibles et la qualité de l'hébergement font de Majorque une destination plus complète. De plus la température est plus clémente a Majorque, ce qui en fait une destination possible autant en début de saison. Résumé de Majorque ici.